Le frelon asiatique

Le frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax) est classé comme espèce exotique envahissante. Il a un impact fort sur la biodiversité en raison de la prédation qu’il exerce sur de nombreux insectes, dont les abeilles.

Le frelon asiatique est un fléau pour les apiculteurs. Il capture les abeilles vivantes, les décortique et ramène cette bouillie de nourriture dans le nid pour nourrir les larves qui deviendront des frelons adultes. En quelques jours, une dizaine de frelons peuvent ravager une ruche. Les abeilles constituent entre 30 et 60% de leur nourriture, le reste étant des mouches, papillons, chenilles, araignées, guêpes.

Il représente aussi une menace pour la santé publique.

En été, chaque colonie construit un nid de grande taille, généralement à la cime des arbres. En fin d’automne de nombreuses futures reines quittent le nid. Il faut les trouver et les détruire pour éviter la création de nouveaux nids, l’année suivante.

Le frelon asiatique n’est pas agressif envers l’homme, sauf quand la colonie est dérangée. Il est alors particulièrement dangereux. C’est pourquoi les nids doivent être détruits par des spécialistes.

Comment signaler un individu ou un nid ?

Pour préserver l’écosystème, aidez les apiculteurs et l’ensemble des citoyens à lutter contre la prolifération du frelon asiatique. C’est un geste citoyen et écologique qui concerne tout le monde.

Si vous suspectez la présence d’un nid de frelon asiatique, vous pouvez le signaler sur la plateforme de signalement en ligne : frelonsasiatiques.fr

Prenez soin de prendre des photos du frelon ou du nid afin de faciliter la gestion de votre signalement

Distinguer le frelon asiatique du frelon européen

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Cycle de vie

La fulgurante progression du frelon asiatique s’explique d’abord par son mode de reproduction.

Un seul nid peut abriter des milliers d’ouvrières et plusieurs dizaines de fondatrices (femelles sexuées). Fécondées en automne, les fondatrices quittent le nid pour passer l’hiver cachées dans la nature. Les autres occupants du nid, ouvrières et vieille reine, vont mourir, le nid ne sera pas réutilisé. Au printemps, chaque fondatrice qui a survécu à l’hiver va à son tour construire un nouveau nid à un autre endroit.

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Reconnaître un nid de frelons asiatiques

Deux types de nids peuvent être observés au cours de l’année :

  • Les nids primaires: Afin de passer l’hiver, les jeunes reines fécondées se cachent dans un endroit abrité. Dès le mois de février de l’année suivante, ces fondatrices vont construire un nid primaire. Ces nids sont petits (de la taille d'une orange) et se trouvent à moins de 3 mètres de haut, généralement à l’abri des intempéries : sous un toit, sous une cabane, dans un garage…

 

  • Les nids secondaires: La reine commençant sa ponte : des ouvrières apparaissent peu à peu. Selon la position du nid, la colonie peut agrandir considérablement ce nid jusqu’à la fin de l’été, ou se déplacer là où elles pourront construire un nouveau nid, plus grand, un nid secondaire.
    Ces nids secondaires sont généralement situés en hauteur, sous la branche d’un arbre. On peut cependant trouver un nid secondaire dans des bâtiments ou dans des haies.

Lancement d'une campagne de piégeage par le GDSA

Les pièges qui contiennent un appât sucré capturent les fondatrices frelons pour qu’elles ne construisent pas de nouveaux nids.
En Isère la lutte contre le frelon asiatique est pilotée par le GDSA (Groupement de défense sanitaire apicole) avec un soutien financier fort du Département et des Communautés de communes.

Cela passe par destruction des nids abritant des milliers de frelons, situés souvent en hauteur dans les arbres. Mais face à l’avancée du fléau, le GDSA qui regroupe près de 3000 apiculteurs lance cette année une campagne de piégeage des fondatrices entre le mois de mars et de mai. Chaque fondatrice capturée fait reculer la probabilité d’un nouveau nid. Les 3000 apiculteurs de l’Isère sont mobilisés pour poser des pièges autour des ruchers attaqués l’an dernier et des nids découverts.

Chaque piège, bien repérable grâce à son étiquette, contient un appât sucré. Une fois entrée, la fondatrice ne peut plus ressortir. Si vous repérez de tels pièges dans la nature ne les touchez surtout pas.

Les pièges qui contiennent un appât sucré capturent les fondatrices frelons pour qu’elles ne construisent pas de nouveaux nids.

Piège à frelon asiatique en place

 

 

 

 

Pour en savoir plus sur le piègeage avant le 31 mai

Le cycle biologique du Frelon Asiatique est annuel. Seules les femelles fondatrices de la nouvelle génération survivent à l’hiver. Elles se mettent en hivernage dans des endroits abrités et émergent au début du printemps pour fonder de nouvelles colonies.

Une étude réalisée entre 2016 et 2019 par l’ITSAP-Institut de l’Abeille et ses partenaires sur trois départements français, a révélé que le piégeage des fondatrices permettait de faire diminuer le nombre de nids. Le piégeage, qui ne permet pas l’éradication, doit être ciblé et renouvelé chaque année dans le cadre d’un plan général de lutte incluant la prévention, la surveillance et la lutte.

PIÉGER AU PRINTEMPS entre le 1er février et le 31 mai selon la météo :

  • Piégeage des reines fondatrices, pour éviter la construction de nids secondaires ;
  • Débuter et arrêter le piégeage selon le climat et les températures (minimum 12 degrés C°).

 

OÙ INSTALLER LES PIÈGES ?

  • Bien noter la présence des nids l’année précédente afin de cibler les zones pour le piégeage de printemps.
  • Dans le cas d’un rucher un maillage régulier des pièges est nécessaire autour du rucher à protéger : 1 à 2 pièges par rucher et même jusqu’à 10 pièges répartis dans un rayon de 500 m autour du rucher. Les pièges doivent être espacés régulièrement

 

CONSEILS POUR INSTALLER ET GÉRER LE PIÈGE

  • À proximité des anciens nids.
  • Au soleil, avec des pièges nasses possédant des entrées et sorties sélectives ;
  • À côté d’une source de nourriture (fleurs printanières, arbres et arbustes mellifères en fleur…) ou d’une source d’eau ou d’un rucher. Ne pas hésiter à déplacer le piège en fonction de la floraison ;
  • Orientation de la grille latérale Sud / Sud-Est ;
  • Placement de l’appât à l’intérieur du piège et renouvellement tous les 8-10 jours ;

 

PIGES UTILISES :

Des pièges à sélection physique de type « Nasses » : les entrées et sorties sont calibrées. L’orifice d’entrée est adapté à la taille du frelon asiatique (9mm) ; elle empêche l’entrée des insectes plus gros (comme le frelon européen). Préconisé en Isère, le Véto pharma amélioré est sélectif et permet aux petits insectes de s’échapper (coût : 4 euros, subventionné pour moitié par le Département).

Les ouvertures laissent échapper un maximum d’espèces non ciblées.

Éviter les pièges non sélectifs de type « bouteille », ou « cloche », avec une solution liquide entrainant la noyade des insectes : leur sélectivité est très mauvaise même avec des adaptations, et leur impact sur le reste de population d’insectes présents dans un milieu est trop important.

Si vous utilisez un attractif liquide sucré et alcoolisé, vous pouvez l’utiliser avec une éponge imbibée du liquide ou placez un grillage séparant l’intérieure du piège et le liquide, ou déposez des cailloux au fond du piège : 1/3 sirop de fruit ou sucre + 1/3 bière + 1/3 vin.

Entretenir les pièges : Renouveler l’attractif toutes les semaines. Vider régulièrement le piège des vieux frelons capturés. Transvaser les frelons vivants et laisser aussi quelques frelons morts en bon état.

APPÂTS SUCRÉS À PRIVILÉGIER AU PRINTEMPS

  • Dans un piège, les frelons vivants en attirent d’autres. L’appât va attirer des frelons, qui vont ensuite eux-mêmes attirer d’autres frelons, grâce aux phéromones qu’ils produisent.
  • La bière, pour la fermentation qui favorise la dispersion de l’odeur du sucre.
  • Le sirop, pour le sucre nécessaire à la nourriture du frelon asiatique.
  • Le vin rouge, blanc ou rosé, répulsif pour les abeilles.