Le transport du Dauphiné à la France
Depuis 1226, quand Aimar Alamandi échangea ses terres contre Séchilienne, la seigneurie resta trois siècles aux Alamandi/Allemand. Au XIVᵉ, Jean la fixe dans les chartes, Henri l’enracine ; au XVe, Jean, puis Guillaume né posthume, Louis et Jacques prolongent la lignée.
En 1349, le Dauphin Humbert II cède le Dauphiné à la France. Les Dauphins successifs , fils du Roi, montrent un intérêt pour l’Oisans motivé par la route vers l’Italie, mais les communautés locales conservent une grande autonomie.
Au XIVe siècle, les villages riches rachètent les droits seigneuriaux.
En 1378, l’évêque Aimon de Chissé doit quitter Vizille après que son autorité fut contestée. Le roi de France intervient, rétablissant l’ordre par une répression sévère.
La lignée masculine des Alleman de Séchilienne s’éteint au milieu du XVIᵉ siècle : en 1552, Guigonne Alleman, fille de Charles Alleman, seigneur de Séchilienne, épouse un de Simiane, baron de Gordes. Par ce mariage, Séchilienne passe aux Simiane, refermant plus de trois siècles de domination des Alamandi / Allemand.
La Réforme, bien implantée dans le Haut-Oisans, est brutalement réprimée, forçant de nombreux habitants de Besse et Mizoën à fuir à Genève ou en Allemagne.
La réforme et le rôle de Lesdiguières
Pendant les guerres de Religion, Vizille, place forte convoitée, connait des jours difficiles.
François de Bonne de Lesdiguières, chef des protestants du Dauphiné, devient gouverneur du Dauphiné et Grand Connétable des Armées du Roi sous Henri IV. En 1593, il a acheté Vizille et fait construire un château dans un parc de 130 hectares. La région connait dès lors une période paisible.
C’est alors — à la charnière des XVIᵉ–XVIIᵉ siècles — que la terre de Séchilienne change de mains : les du Mottet s’en rendent acquéreurs. Sous eux s’élève le château : ancienne maison forte profondément remaniée en logis seigneurial (corps de bâtiment régulier, toitures à croupes, percements ordonnancés), au XVIIᵉ puis au XVIIIᵉ siècle. L’accent n’est plus à la défense, mais à la résidence et à l’administration du fief.