Préhistoire

Néolithique (env. 5500 – 2300 av. n. è.)

Cadre naturel : La vallée de la Romanche émerge des glaciers, avec un torrent large et instable. Les terrasses et abris rocheux sont des sites d’occupation favorables.


Peuplement : Aucun village néolithique n’est directement attesté à Séchilienne, mais des occupations voisines existent, comme les abris du Vercors à Rovon et des découvertes en Grésivaudan. Cela indique que des communautés agro-pastorales connaissaient et parcouraient la région.


Ressources locales : Exploitation de la pierre (silex, roches alpines) et cultures sur les replats de vallée. Les hauteurs de Belledonne offrent des pâturages saisonniers.

Âge du Bronze (env. 2300 – 800 av.n.è.)

La vallée de la Romanche constitue un passage naturel entre Grenoble et l’Oisans. Bien qu’aucun site de l’âge du Bronze n’ait été fouillé à Séchilienne, des dépôts métalliques ont été découverts à Goncelin, des grottes occupées ont été identifiées dans le Vercors et la Chartreuse, et des céramiques du Bronze final ont été trouvées aux alentours de Grenoble.


Ces éléments suggèrent que Séchilienne était traversée et exploitée pour ses ressources, servant également de voie d’accès vers l’Oisans.

Culturellement, Séchilienne appartenait aux cultures régionales, d’abord la « Culture du Rhône », puis les « Champs d’Urnes », avec des échanges s’étendant jusqu’en Italie du Nord.

L’Âge du Fer dans la vallée de la Romanche

Premier Âge du Fer (Hallstatt, ~800–450 av. J.-C.)
Dans les Alpes dauphinoises, on observe des nécropoles tumulaires1 et des sites de hauteur qui marquent un contrôle des voies naturelles (vallée du Grésivaudan, Trièves, Chartreuse).
La Romanche est encore un torrent difficile mais constitue déjà un couloir de communication entre la plaine grenobloise et l’Oisans, riche en minerais. On y imagine une occupation ponctuelle des terrasses (dont celles de Séchilienne) pour l’agriculture et la transhumance.

Second Âge du Fer (La Tène,~450–50 av. J.-C.)
C’est à cette période que s’installent les Allobroges, peuple celte originaire du Plateau suisse, qui descend progressivement vers le sud du Léman et le sillon alpin.

1Une nécropole tumulaire = un ensemble de tombes sous tumulus, généralement disposés en groupes, parfois monumentaux. Elles apparaissent dès la fin du Néolithique, mais surtout à l’Âge du Bronze et du Fer (env. 2300 – 500 av. n.è.).
Très répandues en Europe (Alpes, Jura, Auvergne, Allemagne, etc.).En Dauphiné et autour de Grenoble, plusieurs tumulus isolés ou groupés ont été découverts (ex. autour de Jarrie, Plateau de Crêts).

L'Isère préhistorique et protohistorique : https://www.persee.fr/doc/galip_0016-4127_1969_num_12_1_1340#galip_0016-4127_1969_num_12_1_T1_0138_0000

Études et ressources utiles

  • J. Vital (2018) – La céramique et les occupations de l’âge du Bronze de l’abri du Pas de l’Échelle (Rovon, Isère) : synthèse régionale et données stratifiées.
  • F. Delrieu (2021) – Villard-de-Lans, tumulus de Combe Bossue (transition vers l’âge du Fer, contexte Vercors).
  • A. Bocquet (1969) – L’Isère préhistorique et protohistorique (dépôts de bronze, tumulus, inventaire ancien).
  • UNESCO / Palafittes – dossier scientifique des sites sur pilotis autour des Alpes (cadre chronoculturel, méthodes).
  • Sur les cadres culturels : “Culture du Rhône” (synthèses Gallay, Bailloud) et RSFO/Champs d’Urnes (actes et bilans).